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La CGT dans le Pays Niortais
31 octobre 2014

Prise de parole de la secrétaire de l'Union Départemantale lors de la manifestation du 16 octobre devant la CPAM

RASSEMBLEMENT DU 16 OCTOBRE

 

 Depuis sa création par le Conseil National de la Résistance en 1946, cette grande conquête sociale qu'est la Sécurité Sociale n'a jamais cessé d'être combattue par le patronat et par les forces réactionnaires prétextant que le système est trop coûteux pour les entreprises, inadapté à l'évolution démographique et attentatoire aux libertés individuelles.

 Inlassablement, pendant 68 ans, les lobbies des assurances privées et les forces rétrogrades ressassent les mêmes arguments et mènent une guerre idéologique pour s'opposer aux valeurs de solidarité et de justice sociale portées par notre système de protection sociale.

 Défendue par les salariés, la Sécurité Sociale résiste au gré de la puissance des luttes. Ainsi; peu à peu, des coups amputent le système.

 C'est notamment à partir de 1974 que diverses mesures tendent à freiner les dépenses sociales et visent à reporter la charge de leur financement sur les ménages :

     . 1983 Création du forfait hospitalier

  • 1990 Création de la CSG

  • 1995 Plan Juppé

  • 2003- 2010 Réformes des retraites

  • 2004-2009 Réformes du système de santé et d’assurance maladie

 Le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale, débattu au Parlement, s'inscrit dans la poursuite de cette volonté de casse de notre protection sociale au profit du patronat et du monde de la finance. Ce projet de loi va, une fois de plus, faire payer aux assurés, aux retraités, aux allocataires, le cadeau de 41 milliards offerts généreusement au patronat avec le pacte de responsabilité.

 Nous saluons à ce sujet, la lutte tenace et responsable que mènent nos camarades du Nord Deux Sèvres pour sauver leurs emplois et exiger une offre de soins de qualité sur leur territoire.

 Défendre et reconquérir la Sécurité Sociale, c'est se battre pour le retrait du pacte de responsabilité et contre la loi santé que veut faire voter le gouvernement.

En effet, le pacte de responsabilité, est un véritable pacte antisocial qui va mettre nos hôpitaux publics et notre Sécurité Sociale en grand danger. Les économies exigées vont se traduire par la suppression, à l'horizon 2017, de 16.000 postes dans les effectifs de la Sécurité Sociale, toutes branches confondues, et de 80.000 emplois dans les établissements sanitaires et sociaux publics.

 A cela s'ajoute l'annonce de la nouvelleamputation de 700 à 800 millions d’euros sur la branchefamille.

 Le Medef ne doit pas faire la loi ! Il n'est plus tolérable de laisser dilapider les richesses créées par le travail pour enrichir les actionnaires des grandes entreprises du Cac 40 ! Il faut réagir et s'unir pour s'opposer avec force à cette politique qui se traduit en vrac par:

 la multiplication des déremboursements de médicament,

  • les dépassements d'honoraires,

  • la diminution des prestations sociales,

  • la fermeture d'hôpitaux publics, de lits et de services,

  • la marchandisation du secteur de la prise en charge des personnes âgées et dépendantes,

  • les diminutions d'heures attribuées au personnel d'aide et du maintien à domicile,

  • la disparition des maternités publiques,

  • la diminution des places dans les crèches,

  • L'augmentation des Complémentaires Santé qui remettent en cause le principe de base même de la sécu,

  • Etc… Etc

 De l'argent, il y en a pour changer les choses !

 IL est impératif d'imposer une autre répartition des richesses pour le financement de notre protection sociale. Ce financement doit rester fondé sur le travail. C'est un choix de société.

 Les ressources qui y sont affectées aujourd'hui sont insuffisantes et sans aucune mesure avec les besoins des assurés sociaux. Ces insuffisances s'expliquent avant tout par le niveau trop bas des salaires, le chômage de masse et le développement massif des exonérations des cotisations sociales.

 En effet, 200 milliards, c'est la somme vertigineuse des multiples aides et exonérations fiscales dont bénéficient chaque année les entreprises françaises de la part de l'État et des Collectivités Locales, hors pacte de responsabilité.

 200 milliards, c'est l'équivalent de 10% des richesses produites en France en 2013, c'est aussi 10 fois ce que seraient, selon le gouvernement, les besoins de financement des retraites en 2020.

 La pénibilité et l'accentuation de la dégradation des conditions de travail constituent aussi un gâchis humain et financier qui mine la Sécurité Sociale et participe au déclin du pays tout entier. La branche Accidents du Travail et Maladie Professionnelles chiffre ces coûts à 12 milliards, soit 54 millions de jours d'arrêts de travail. C'est inacceptable !

 Autre scandale : C'est la fraude aux cotisations sociales. La Cour des Comptes estime que la fraude aux cotisations sociales pourrait avoir atteint 20 à 25 milliards d’euros en 2012. Nous rappelons que 100% de ces fraudes sont imputées aux employeurs (travail dissimulé, heures supplémentaires non payées, abus de contrats précaires,…).

 Ces quelques exemples témoignent qu'il est possible de faire autrement qu'en imposant l'austérité et la remise en cause des grandes conquêtes sociales.

 Tous ensemble par la lutte, exigeons :

    . La qualité de l’emploi et des salaires, s’accompagnant d’un nouveau statut du travail salarié, est la première exigence.

  • Le plein emploi va de pair avec le développement industriel et celui des services publics.

  • Le développement de l’emploi stable et l’augmentation des salaires sont le premier levier d’augmentation des cotisations qui financent la protection sociale.

  • Le mode de calcul des cotisations sociales doit favoriser le développement de la masse salariale et non pas, comme c’est le cas aujourd’hui, inciter à la réduction des salaires et du nombre de salariés. Cela implique une modulation du taux en fonction de la gestion de l’emploi. Ce mode de calcul doit aussi favoriser l’investissement productif et pénaliser la financiarisation.

 

  • Les cotisations sociales doivent être modulées en prenant en compte la totalité de la valeur ajoutée pour le calcul de la cotisation de l’entreprise, le taux applicable doit varier en fonction de la part des salaires dans cette valeur ajoutée.

  • Tous les éléments de rémunération doivent être soumis à cotisations.

  • Les cotisations sociales doivent s’appliquer à l’intéressement, à la participation mais aussi aux revenus financiers.

 Toutes ces propositions s'inscrivent dans une logique de pensée où le travail n'est pas un coût mais une richesse. Cette logique va à l'encontre de la pensée unique du Médef, et du gouvernement. Elle correspond à un choix de société que seul un rapport de force conséquent peut imposer aux forces du capital et à ceux qui le soutiennent.

 Cette journée doit être une étape dans la construction de ce rapport de force indispensable pour sauvegarder et reconquérir notre protection sociale

 

 

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