La grève se prolonge les poubelles débordent

Le conflit entre dans sa quatrième journée et se durcit. Rude baptême du feu pour le tout nouveau vice-président de l’agglomération en charge des déchets.

Des cartons empilés vaille que vaille, des poubelles qui dégueulent, des sacs d'ordures entassés en équilibre instable. La grève suivie depuis lundi par les agents de la communauté d'agglomération fait sentir ses effets. Pas de tournée mardi soir pour la collecte en centre-ville. Et hier matin, une fois encore, pas un seul camion de ramassage n'est sorti des ateliers. La grève a été reconduite lors d'une nouvelle assemblée générale et reste suivie à plus de 70 %.

Philippe Mauffrey, le tout nouveau vice-président de la communauté d'agglomération en charge des déchets, dès 6 h du matin, est allé à la rencontre des grévistes. Sans que le dialogue aboutisse : « On nous a fait des propositions sur des petites choses très techniques. Sur nos revendications principales, rien », résumait hier Mickaël Billy (CGT).

Pénibilité

Les revendications : une réduction du temps de travail pour tenir compte de sa pénibilité, des recrutements – la CGT juge qu'on recourt à un trop fort bataillon de remplaçants pour pallier les absences durant les congés – une meilleure rémunération, notamment une revalorisation de la prime panier.
Pour Philippe Mauffrey, le baptême du feu est rude. Le nouvel élu a à peine eu le temps de s'installer dans son fauteuil que le conflit lui tombait dessus. « Certaines revendications ont un caractère national, elles ne relèvent pas de la compétence de la CAN. Tous les autres problèmes cités, nous les avons notés. Je prends conscience que des problèmes se posent. Mais quand une mesure a un impact financier, je ne peux pas prendre tout seul une décision sans qu'on en ait étudié l'impact. Certaines mesures d'apparence minimes ont des répercussions très importantes si on multiplie par le nombre d'agents et le nombre de jours », expliquait-il hier.

" A régler dans l'urgence "

Philippe Mauffrey entend bien faire des propositions concrètes. Mais dans le cadre d'une décision collective prise au sein de la communauté d'agglomération et de ses 88 élus. Un message – la nécessité d'un délai – qu'il a du mal à faire passer auprès des grévistes. Le nouveau vice-président veut convaincre de sa bonne volonté. Même si le temps joue contre lui : « Il y a une question de service public à régler dans l'urgence », reconnaissait-il hier. Les agents qui devaient assurer la collecte cette nuit sur le centre-ville, la colline Saint-André et le secteur de la gare, ont à leur tour rejoint la grève.

Source: La Nouvelle République